In, 0422 – de(at)tachement

La lumière dessine les contours de ce qui ne pouvait être vu.

L’évidence jaillit, soudainement.

Changer de pièce, envisager une issue.

Tout n’est qu’aveuglement.

Choisir par quelle apparence feindre la vérité.

Chercher l’issue, au loin, sans laisser s’installer le vertige.

Craindre une nouvelle chute.

Se dresser devant une immense façade.

Ne plus être prisonnier.

Aveuglé par une nouvelle façade,
éclair surgi du passé.

Ressentir l’enfermement se dissiper.

Piétiner ses projections.

Avancer, encore.

Être vu.

Ne pas regarder.

Espérer.

Genèse

Je suis allé découvrir l’exposition de Marjolaine en avril 2022. Il y avait une image, en hauteur, visible au loin.

Sur cette image, elle est accroupie, nue, de trois quarts dos, tête baissée avec de longs cheveux, les mains attachées. Je reste longuement immobile à regarder cette grande photo accrochée à plus de deux mètres du sol. Elle me dit quelque chose, elle me parle de moi.

Le lendemain, seul, je suis encore sous le choc de cette représentation de soi. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, mais je ressens un effondrement s’installer.
Je prends alors mon appareil photo et je mets Washi S, pellicule que j’affectionne particulièrement. Je fige ce que je vois, ce que je ressens, de mon environnement, en moi. Les fenêtres, le rideau, mes habits. Puis je sors, chercher un après.

J’ai quitté ce lieu peu de temps après.

L’image est à présent accrochée chez moi, pour ne pas oublier, telle une madone libérée.

Remerciements et dédicace

Remerciements particuliers à Marjolaine pour cette magnifique image, à Virginie pour ses relectures éclairées, et à Émilie pour nos longues discussions sur qui nous sommes.

Je dédie cette série à celles qui ont fait ces liens.